PRÉSENTATION

Notre objectif: "réfléchir autrement" au monde dans lequel nous vivons, compte-tenu de la complexité des nouvelles problématiques du monde contemporain et de la société.
Le monde va vite, la vitesse de diffusion des informations révolutionne, perturbe nos modes de pensée et de vie, ce qui crée une apparente confusion. Il nous faut trouver les clefs de compréhension des nouvelles logiques mondiales qui influencent notre vie afin de mieux maîtriser ces changements inéluctables pour mieux vivre ensemble. La mondialisation qui entraîne la confrontation de différentes cultures et de différentes valeurs chamboule nos certitudes et nous remet en cause. Et c'est bien! Il nous faut nous débarrasser des opinions mais bien renouer avec les idées. Il nous faut innover, penser le monde autrement.
Notre cercle de réflexion se compose de membres de sensibilités, de formations et de profils différents: juriste, avocat, médecin, neurologue, psychiatre, artiste peintre et géographe, cadre, ingénieur, sculpteur, élu, publicitaire, retraité, actif, jeune et moins jeune ... Nos parcours de vie et de profession nous permettent de mettre en commun des approches intellectuelles différentes, de confronter nos points de vue et d'aborder des idées nouvelles. Nous n'avons pas de solutions prêtes à l'emploi mais beaucoup de bonne volonté et foi dans l'avenir de l'humanité. Nicole Anquetil, présidente du Cercle Montesquieu du Mans.
Les adhésions et les contributions sont les bienvenues et seront soumises à la Rédaction.

jeudi 19 novembre 2015

CONFERENCE-DEBAT AU CENTRE HOSPITALIER DU MANS: ET SI ON REPARLAIT DU CONSENTEMENT LIBRE ET ECLAIRE?

3 NOVEMBRE 2015, AU CENTRE HOSPITALIER DU MANS: UN GRAND ÉVÉNEMENT.

Les groupes éthiques des deux hôpitaux, le Centre Hospitalier du Mans et  l’Établissement Public de Santé Mentale de la Sarthe, se sont regroupés pour livrer leurs travaux sur le consentement libre et éclairé.
Ce sujet avait été brillamment abordé par le Docteur Florence Deciron-Debieuvre, chef de service du SAMU 72, devant le grand public dans le cadre des conférences du Cercle Montesquieu du Mans le 6 décembre 2014.


En tant que représentante de la société civile et présidente du Cercle Montesquieu du Mans, j'ai eu l'honneur de poser les questions du citoyen( ne) parfois bien démuni devant des textes de loi mal ou peu connus. Or notre quotidien de patient potentiel ou non,  d'aidant ou de parent nous oblige à réfléchir à ce sujet.
Je vous livre le compte-rendu rédigé par M. Bernard HEGON de l’Établissement Public de Santé Mentale de la Sarthe. Une conférence qui a remporté un très gros succès. Nous continuerons à suivre les travaux des deux groupes éthiques.












Consentir aux soins : un acte libre ?     Compte-rendu de M. Bernard HEGON de l'EPSM.

C'est dans les locaux de la salle des fêtes du CHM que s'est tenue la première conférence-débat organisée par les groupes éthiques du Centre Hospitalier du mans et de l'EPSM.
Le Dr Florence DECIRON-DEBIEUVRE, médecin urgentiste, a introduit cette conférence-débat en soulignant la surprise des organisateurs devant l'affluence que cette question du consentement suscitait.    
En effet c'est devant une salle comble ( plus de cent cinquante inscrits) que la question de la liberté du sujet soigné à consentir a été abordée du point de vue de l'urgentiste, du gériatre, du pédiatre et du psychiatre.
La parole du "candide" a aussi pris place dans le débat par les interrogations éclairées de Nicole ANQUETIL, présidente du Cercle Montesquieu du Mans, qui anime la vie culturelle et philosophique mancelle.
La salle aussi a réagi aux différentes interventions montrant ainsi que le consentement, devenu aujourd'hui une norme dans la relation médecin/malade, n'a pas fini de faire débat.
Le consentement peut-il être autre que libre? D'un modèle paternaliste à un modèle autonomiste, acté par la loi, le patient devient co-décisionnaire de sa santé. Pourtant la contrainte de la maladie, des souffrances et des vulnérabilités qu'elle produit n'est pas sans questionner cette liberté à consentir. Comment l'information, clef de voute, de cette logique du consentement peut-elle être délivrée par les professionnels de santé? Selon quel rythme, quelle temporalité?
Les principes légaux et déontologiques sont clairs. En pratique clinique, comment articuler l’être pluriel, l’être sensible avec le sujet de droit ? Comment la déontologie et l’éthique peuvent amener les praticiens à recueillir l’assentiment du sujet ?
Le Dr Anne PAPIN évoquera plus précisément cette question dans le cadre de l’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, invoquant une éthique de la responsabilité.
Ces maladies du vieillissement empêchent la juste appréciation de ses choix. La notion du consentement libre et éclairé est alors dévoyée. La relation soignant-soigné n’est plus duelle, l’information des proches, des aidants et des tiers prend une part cruciale dans le parcours de vie des malades (30% des aidants meurent avant la personne malade).  Il faut penser l’autre comme un autre ‟autrement capable”. 
Après le tableau des spécificités du consentement à l’adolescence dressé par le Dr Vincent FLURIN Pédiatre,le Dr Manuel ORSAT éclairera cette question de son regard de psychiatre, seule discipline ayant la possibilité de dispenser des soins sans consentement.
Ainsi il questionnera les interférences de la maladie mentale dans le champ de la délibération intime amenant à la décision de consentir. Il parlera du paradoxe entre injonction de soin et mesure privative de liberté. Il rappellera que l’urgence, les modes sociétales n’autorisent pas à s’affranchir du consentement. Il insistera sur la nécessité de faire place au sujet et d’accepter de se laisser surprendre par ce qui advient.
Cette soirée riche de réflexions et de débats amènera les participants à s’accorder qu’entre modèle paternaliste et autonomiste une voie tierce peut être explorée dans la rencontre de sujet à sujet.

Bernard HEGON


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