PRÉSENTATION

Notre objectif: "réfléchir autrement" au monde dans lequel nous vivons, compte-tenu de la complexité des nouvelles problématiques du monde contemporain et de la société.
Le monde va vite, la vitesse de diffusion des informations révolutionne, perturbe nos modes de pensée et de vie, ce qui crée une apparente confusion. Il nous faut trouver les clefs de compréhension des nouvelles logiques mondiales qui influencent notre vie afin de mieux maîtriser ces changements inéluctables pour mieux vivre ensemble. La mondialisation qui entraîne la confrontation de différentes cultures et de différentes valeurs chamboule nos certitudes et nous remet en cause. Et c'est bien! Il nous faut nous débarrasser des opinions mais bien renouer avec les idées. Il nous faut innover, penser le monde autrement.
Notre cercle de réflexion se compose de membres de sensibilités, de formations et de profils différents: juriste, avocat, médecin, neurologue, psychiatre, artiste peintre et géographe, cadre, ingénieur, sculpteur, élu, publicitaire, retraité, actif, jeune et moins jeune ... Nos parcours de vie et de profession nous permettent de mettre en commun des approches intellectuelles différentes, de confronter nos points de vue et d'aborder des idées nouvelles. Nous n'avons pas de solutions prêtes à l'emploi mais beaucoup de bonne volonté et foi dans l'avenir de l'humanité. Nicole Anquetil, présidente du Cercle Montesquieu du Mans.
Les adhésions et les contributions sont les bienvenues et seront soumises à la Rédaction.

mercredi 6 juin 2018

Un conférencier dynamique et percutant hier au Cercle Montesquieu, un sujet brûlant sur l'Etat

Hier soir Claude Bonnet, inspecteur général honoraire au Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, nous a offert une très belle leçon sur le démembrement de l'action publique et les risques de dérives, un regard averti sur le ministère dans lequel il a travaillé mais aussi sur l'état de la France.
Je connais Claude Bonnet depuis 15 ans l'ayant reçu chaque année dans ma classe préparatoire HEC du lycée Gabriel Touchard. Il bousculait les étudiants avec son approche réaliste et dynamique des grandes questions de géopolitique ou de l'état de la France, les forçant à réfléchir de façon critique,  à se poser les bonnes questions sur l'actualité. Sa culture et sa grande liberté de parole ont toujours eu le pouvoir de nous sortir d'un certain train-train quotidien. J'appelais ses interventions des "remue-méninges"! Pari réussi pour nos méninges hier soir... "Utile décidément de réfléchir à l'évaluation de l'action publique et de pénétrer dans les arcanes des opérateurs de l'Etat, souvent essentiels et pas toujours bien perçus dans la conduite de leur mission". Nicole Anquetil.





En 2009 au lycée Touchard. Non non, nous n'avons pas vieilli!

Le cadeau du professeur BONNET: un plan détaillé sur la question posée

 LE DÉMEMBREMENT DE L’ACTION PUBLIQUE
ET LES RISQUES DE DERIVES :
QUEL REGARD POUR LA TUTELLE ET SA QUALITE ?
Par Claude BONNET
Inspecteur général honoraire au ministère de l’Ecologie
claude.bonnet.ig@gmail.com
5 juin 2018,  Cercle Montesquieu


*une origine découlant des 30 Glorieuses et de la reconstruction : l’Etat à la manœuvre au premier rang, dans une filiation au programme social et économique du CNR : il faut combiner efficacité et souplesse
*extension considérable des domaines d’intervention et du poids de ces outils qui ne sont pas tous des domaines régaliens mais le côtoient toutefois (environnement, protection de la nature et des littoraux, Parcs nationaux, secteur de santé, secteur nucléaire : leur professionnalisme est souvent cité en exemple comme l’affichage de leur indépendance extrême (ASN) malgré des performances finalement très inégales qui empêchent un jugement « globalement positif » ;
-leurs résultats d’exploitation négatifs s’ajoutent à celui de l’Etat (et à sa dette) ; ce qui accroît le déficit public global intégrant les opérateurs
-mais quand ces opérateurs font des bénéfices, ils sont souvent pressurés pour contribuer par oukaze, bien maigrement, à la politique de réduction du déficit global d’Etat (moindre subvention, compression d’effectifs) ; ou alors la subvention pour charge de service public est réduite pour l’exercice suivant
*leviers juridiques multiples et pas toujours logiques (EP, SApublique) pour caractériser l’action de ces opérateurs d’Etat : le risque de conflit d’intérêts n’est pas nul pour une catégorie de hauts dirigeants issus de l’Administration comme l’a subi le dirigeant à ORANGE dans une procédure de plusieurs années ;  au surplus l’apparition de multiples filiales souvent privées de ces groupes (bénéficiant parfois des faiblesses ou rigidités de la maison-mère comme SNCF ou jouant d’une logique libérale conquérante comme Keolis et son bons résultats domestiques et à l’international) complexifie  et obscurcit le rôle de la puissance publique
*les missions affichées dans l’objet social sont souvent amples (trop) voire trop globales comme pour la CDC,  EP sui generis depuis 2 siècles et assez mal maîtrisé (malgré une surprenante présidence du Conseil de surveillance par un parlementaire), ce qui permet avec le temps une diversification d’activités parfois insolites, sur des domaines peu cohérents (renflouement par ex de la Compagnie des Alpes gérante notamment des stations emblématiques des 3 vallées) :
-un recentrage est engagé utilement par le nouveau DG en 2018 pour resserrer le management (un adjoint et un Comité exécutif de 5 membres) et clarifier des liaisons provisoires ? entre géants potentiellement concurrents (épargne ou caisse de retraite, la Poste) ; « au service de l’intérêt général et du développement économique du pays ; placé sous la protection de la nation » : avec de telles références issues du contexte troublé de 1816 (rassurer l’épargnant sous la Restauration, jouer la stabilité), l’organisme peut tout faire au service de la veuve et de l’orphelin, comme des grands intérêts de l’Etat bourgeois et s’ouvrant au capitalisme bancaire (les deux premiers dirigeants sont restés en poste environ 30 ans chacun)
*beaucoup de DG de ces opérateurs sont attirés par une extension flatteuse de leur assiette de compétences et en persuadent le CA (prestations sur l’étranger comme IGN ; prises de participation diverses, création de filiales   etc) : leur origine souvent d’ancien Directeur d’adm centrale repositionné et promu à ce poste leur donne la conviction d’une certaine marge de manoeuvre (ils libèrent un poste de DAC guigné par d’autres ou alors quand le ministre exige une mutation brutale)
*un kaléidoscope invraisemblable qui perturbe toute lisibilité dans la stratégie d’Etat dans des domaines clé comme l’industrie (s’en mêler mais jusqu’où), l’énergie ou les transports. L’absence d’un ministère clair de l’industrie (domaine rattaché en l’espèce à Bercy- on se rappelle A. Montebourg) est un aveu d’impuissance ? On est loin du contexte du gouvt Pompidou avec un grand ministre de l’Industrie, ingénieur des Mines André Giraud qui a lancé une vraie dynamique industrielle dans les années 60
*une tutelle diversifiée (plutôt interministérielle) et souvent lointaine et molle dans sa mission, en tout cas trop souvent peu réactive voire illisible
*couplée à un management  parfois solitaire et vertical par suite d’ego surdimensionné de dirigeants surdiplômés et intouchables- parfois concurrents pendant de longs mandats (Areva sous le magistère tout puissant d’Anne Lauvergeon, ingénieur des Mines longtemps protégé par F. Mitterrand puis J. Chirac (en première ligne dans tous les voyages présidentiels en Afrique) ; voire EDF sous le mandat de H. Proglio,) :  la responsabilité publique est  alors dévoyée ou mise en berne
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*une lacune trop fréquente dans la stratégie de ces organes exprimée sur long terme initiée par les pouvoirs publics eux-mêmes aux positions divergentes et changeantes : Bercy, Matignon, Elysée en sus du ministère officiel de tutelle : les échéances électorales incitent soit à la politique de l’autruche soit à des arbitrages fragiles, en demi-teinte et/ou contre-performants ; la rotation des ministres est un facteur de fragilité
*la mission même de service public dans d’anciens secteurs monopolistiques (télévision ou radio après l’époque de l’ORTF)) n’est pas toujours stabilisée et bien définie, avec un organigramme évolutif [longtemps en silos par chaîne et perspectives de responsabilité par contenu transversal –selon les projets de l’actuelle PDG : ex des messages et spécificités culturelles délivrés par la TV restée publique (quels renforcements de contenus ; quel volume de productions pour les territoires avec FR3, ou idem pour Radio France qui a connu une péripétie de présidence avec une éviction décidée par le CSA. La contrainte comptable et les rabots budgétaires dénaturent une stratégie qui se voudrait stabilisée en impliquant le numérique (ex des fameux 50 M de coupes budgétaires brutales imposées en 2017 pour FTélévision qui ont été perçues comme une provocation par les syndicats (un budget opérationnel de 4,4 Mds) ; le non remplacement partiel des départs en retraite est une autre réponse pour des économies, mais la démarche a été mal annoncée et engagée 
*des déficits chroniques pour nombre d’entre eux générant des dettes inquiétantes- insupportables (déficits et dettes non endossés clairement par le Parlement –ce qui est une anomalie  -comme SNCF)
*une logique générale de fin d’activités de monopole engagée par Bruxelles (directive énergie en 2007 qui a ouvert la voie à Engie privatisé ou Direct Energie), une directive sur les transports longtemps retardée et maintenant appliquée pour le futur en France (avec prudence, jusqu’au délà de 2030)
*Des initiatives hasardeuses dans les investissements comme des comportements extrémistes des personnels  qui conduisent parfois à des catastrophes dans des secteurs où l’Etat devrait lâcher la bride  (RATP naguère qui a pu se restabiliser ; SNCF, chantiers navals,  Air France-KLM soumis à des secousses régulières et ses 14,3% restant à l’Etat
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CONTROLE ET REGULATION
*une politique générale de contrôle et de régulation plus musclée est indispensable, dans une logique d’évaluation des politiques publiques dont s’empare enfin le Parlement
*la tutelle doit se concentrer sur les seuls outils –opérateurs légitimes ;  la privatisation doit se poursuivre de manière avisée (les ex passés ont été trop brutaux et systématiques (autoroutes) car l’Etat n’a pas à se mêler de stratégie de groupe industriel automobile ou portuaire, et même de distribution de courrier : l’Etat n’est pas un chef d’entreprise mondial pouvant supplanter un Carlos Ghosn ou lui donner des leçons sur Renault-Nissan-Mitsubishi même sur sa rémunération flatteuse de 13 M/an votée par l’AG : quelle pertinence encore à ses 15% dans le capital au sein du nouveau n°1 mondial qui multiplie les performances.
Nota : pourtant c’est bien en raison du contexte plus tourmenté de 2014 que l’Etat français tout comme un partenaire chinois sont entrés dans le capital de Peugeot SA alors en difficulté. Position qui a pu être revendue après. L’Etat peut se porter au secours de groupes « stratégiques » en déficit grave ou manque de disponibilités. Soit mais c’est une intervention devant rester exceptionnelle. Le bras armé de la BPI, filiale de la CDC, peut y pourvoir par ses participations mais c’est surtout au service des PME-PMI méritantes et innovantes et même TPI.
*les grands opérateurs historiques perdent inexorablement des parts de marché, poussés par une concurrence efficace, source de prix plus bas et de bénéfices d’exploitation avérés avec des personnels motivés (Direct Energie depuis 2003 et ses 2,5 M de clients qui vient d’être racheté par le groupe pétrolier TOTAL pour 2,5 Mds (avril 2018) : une position croissante à 7% du marché et une projection à 15% d’ici 2022, que devrait ne pas sous estimer le PDG d’EDF, fort de ses parts de marché encore massives (mais il perd des centaines de milliers de clients chaque année)
Au demeurant la concurrence par Total (4è mondial) dans les énergies nouvelles devient « électrique » avec EDF qui ne croit pas à la pertinence de la stratégie du pétrolier dans l’électricité et les énergies renouvelables, en pointant avec ironie la perte d’exploitation de la filiale américaine SunPower (1,5 Md depuis 2013) et se montre agacé des initiatives déterminées du pétrolier : acquisition en 2016 du belge Lampiris, puis 23% d’ Eren Renewable Energy, la société de Pâris Mouratoglou, ex patron d’EDF Energies nouvelles (avec perspective du total), une société qui a investi fortement dans les pays ensoleillés et ventés comme Grèce, Inde, Israël ou Ouganda (3 giga de capacité annoncés pour 2020 et 5 en 2022) : c’est un joli coup qui peut titiller le mastodonte EDF, sans doute moins réactif et plus tenaillé au regard de la sensibilité « politique » de toutes ses actions et du contexte lourd de fermeture annoncée par le ministre –en tout cas promis- de 17 réacteurs à l’horizon 2025 soit le tiers environ du total : annonce sans doute encore illusoire, à regarder la difficulté concrète de fermeture effective de Fessenheim, la première du genre !. En tout cas le PDG de Total est un manager stratège de première qualité, excellent successeur du regretté de Margerie qui avait porté son groupe au firmament des alliances et partenariats (Russie notamment). Des vrais capitaines d’industrie, ce que s’efforce d’être aussi Jean Bernard Lévy, ancien patron efficace de Vivendi et de Thalès (2 ans seulement), appelé en novembre 2014 à cette présidence emblématique et exposée d’EDF par le chef de l’Etat sans pouvoir vraiment répondre par la négative. Pas sûr que le poste ait été vraiment désiré ! Challenges du 28.09.17
*un portefeuille boursier d’Etat d’environ encore 80-85 Mds qui a beaucoup évolué, en général à la baisse (France Telecom ou Air France) : on peut s’en féliciter mais cela représente une année de déficit budgétaire courant !
*il reste quelques beaux « bijoux de famille » susceptibles d’être cédés en Bourse ou à un candidat déclaré qui serait jugé pertinent  -opération faisant sens comme :
-AccorHotels face au groupe Air France-KLM (mai 2018- on parle même d’un échange d’actions) au regard de la complémentarité d’activités : l’Etat se dégagerait de sa position ambiguë/intenable sur le conflit social rampant des personnels navigants (pilotes surtout) qui cultivent une posture jusqu’au boutiste déraisonnable. Que pèse en effet sa part de 14,3% et un cours boursier dégradé de 50% en 5 mois à 7,5€ (certes restant justement l’actionnaire de référence), alors que la seule présence encore de l’Etat même modeste au capital –avec 64% de flottant- est perçu comme une opportunité de solliciter la tutelle historique et d’invoquer l’adossement des salariés à la puissance publique…. Pour ne rien craindre et tout exiger en termes de rémunération (+6% tout de suite !) et conditions de travail déjà avantageuses.
Engrenage infernal, très embarrassant au plan médiatique alors que le président annonçait en septembre être sorti « d’une situation de défiance », qui peut aboutir à une disparition à terme de l’emblème national (comme la Suisse ou l’Italie en très mauvaise passe) : or l’alliance avec KLM qui est davantage responsable en gestion et fait 2 fois plus de bénéfices voit d’un œil de plus en plus exaspéré ces débordements français par une grève absurde qui jette l’opprobre sur la compagnie tout entière et son renom (épisode récent des chemises arrachées de dirigeants poursuivis et molestés par des agents hystériques dont certains ont été renvoyés suite à jugement !). Or cette compagnie hollandaise a survécu à travers cette alliance présentée comme une aubaine à exploiter. Après des débuts prometteurs, Air France revient à ses vieux démons de contestation et de pression de la part des commandants de bord rémunérés toutefois autour de 18.000€/mois jusqu’à 25.000. Difficile de prétendre à une position médiocre et d’exiger d’un coup –en l’espèce – la totalité des bénéfices d’exploitation de l’année précédente sur une hausse salariale du personnel. Invraisemblable de provoquer un coût de grève de plus de 200 M et ne pas accepter la proposition équilibrée de la direction (un M. Janaillac pondéré et compétent, aux commandes depuis 2 ans qui a mis son poste en balance sur une consultation interne- question trop évasive- et a décidé de partir). L’étalement était indispensable sur quelques années. Il en va de la survie de la société ! Il faut souhaiter bon courage au successeur à trouver, et là encore c’est un casse-tête pour repérer une perle rares désireuse d’aller au charbon !
Rappel : un chiffre d’affaires prometteur de 26 Mds en 2017 avec +3,8% (+5,6% de passagers) et un bénéfice d’exploitation de 588 M après des années difficiles
-la filiale HOP ! mise en place non sans difficulté qui manque cruellement de pilotes (attirés tous par Air France, obligeant à des maintiens au sol de plusieurs avions et des annulations de vols
-la filiale Joon, enfin acceptée par les pilotes –de moindres rémunérations mais un processus d’intégration prioritaire dans AirFrance lors de vacances- qui a pris on envol sur le marché davantage low cost sur le moyen courrier et dès 2018 sur le long courrier ; la low cost Transavia enfin profitable avec ses 29 appareils programmés à 40 d’ici 2020 (bon remplissage des avions et prix plus élevé du billet). Cette activité est promise à un net développement.
-des coûts plus élevés que ses concurrents (cotisations patronales, taxation plus lourde) : le coût total d’un pilote pour la compagnie, pour un salaire net de 100 est de 274 en France, 210 en RFA et 106 à Dubaï ; un besoin de progrès de productivité espéré possible de 1,5% par an
-de résultats remarquables des concurrents qui montrent que le groupe AF est en retard (IAG avec +3 Mds et près de 2 pour Lufthansa
-en septembre 2017 une alliance renforcée au capital (8,8%) a joué avec deux acteurs Delta Airlines –le marché nord américain le plus rentable du groupe- et China Eastern (depuis 2010) complété par une entrée dans Virgin Atlantic, autre partenaire : ces liens capitalistiques apparaissent comme la voie la plus efficace pour intégrer davantage le marchés américain et asiatique, et répondre à la concurrence vive issue des autres groupes européens survivants et renforcés (IAG emmené par British Airways-Iberia lequel s’intéresse à la prise de contrôle de la compagnie low cost norvégienne- mauvaise nouvelle pour AF sur ce créneau, et la Lufthansa)
-des résultats d’exploitation constatés encourageants et positifs en 2017 liés aussi au faible coût relatif du carburant : mais la situation en 2018 se dégrade sur ce point
Par ailleurs vendre certes, mais c’est une option peu enthousiasmante dans un contexte où le cours boursier a perdu 50% de sa valeur en peu de temps (sur 2018) et où les concurrences s’aiguisent entre blocs de compagnies réunies au sein de leurs alliances (Skyteam pour AF)
- ADP-Aéroports de Paris déjà partiellement privatisé (une première frontière avec l’étranger au sein de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle d’où un enjeu évident de sécurité nationale). Voilà une pépite nationale en forte croissance avec une évidente attractivité liée à la force touristique pour des groupes déjà parties prenantes comme le groupe de BTP VINCI (décider de passer sous la barre des 50% obligera à une loi) : une espérance de 8 Mds de recettes évaluée au cours de mars 2018. Les élus franciliens sont vent debout contre une décision présentée sans concertation « d’aliénation du patrimoine national ». Pourtant, le contexte de 45-46 qui s’ouvrait sur un développement de la plate forme aéroportuaire parisienne, sur une superficie enviable à Roissy n’a plus rien à voir avec l’environnement mondialisé du trafic qui illustre des concurrences acharnées entre hub européens. Le pôle de Paris-Ile de France doit pouvoir remporter une victoire sur Frankfort et même sur Londres par un hub performant et fluide –vers les Amériques et vice versa-, au regard de son attractivité remarquable touristique (plus de 80 M de touristes/an, 1è destination mondiale devant l’Espagne ou l’Italie)
-ou la FDJ . Mais la posture idéologique de certains opposants à ces « bradages » (syndicats, PS) peut perturber le jeu et le respect du sens général du service public (ne pas encourager l’addiction au jeu). Elle peut infléchir certaines options de revente –et de perte de responsabilité publique ou en tout cas se limiter à une vente partielle (conserver une minorité de blocage).




Un organigramme étonnant dont le commentaire valait le déplacement. Dommage pour les absents...




samedi 2 juin 2018

Hommage à Jean-Claude Boulard, fondateur du Cercle Montesquieu et président d'honneur



Jean-Claude Boulard maire du Mans et fondateur de notre Cercle de réflexion, nous a quittés vendredi .
Homme de grande culture et d'ouverture, il avait lancé la création du Cercle Montesquieu en 2011. Il souhaitait faire réfléchir autrement sur les problématiques du monde contemporain. Depuis nous avons bien cheminé allant de réunions en conférences, brassant des approches intellectuelles différentes sur des sujets très divers mais finalement tous liés : santé, éducation, justice, gouvernance... 
Mardi 5 juin lors de la trentième conférence du Cercle nous lui rendrons hommage.
Jean-Claude Boulard était curieux, enthousiaste et plein d'espoir pour un avenir meilleur et une société plus harmonieuse. Il nous a toujours fait confiance et donné carte blanche, c'est le plus grand cadeau qu'il nous ait fait.
Vendredi 25 mai, nous recevions le journaliste et écrivain, Ivan Levaï. A l'issue de sa conférence sur l'actualité et l'évolution du métier de journaliste, Ivan Levaï avait pu aller au chevet du maire. " Jean-Claude Boulard n'a pas parlé de ses souffrances mais de ses projets. Il rayonnait en évoquant ses livres et sa ville, son projet d'Encyclopédie des savoirs des peuples premiers". Jusqu'au bout il aura ainsi œuvré pour les Arts et la Culture avec une extraordinaire force et foi dans la vie.
Nous présentons toutes nos condoléances à sa famille.

Nicole Anquetil, présidente du Cercle.