PRÉSENTATION

Notre objectif: "réfléchir autrement" au monde dans lequel nous vivons, compte-tenu de la complexité des nouvelles problématiques du monde contemporain et de la société.
Le monde va vite, la vitesse de diffusion des informations révolutionne, perturbe nos modes de pensée et de vie, ce qui crée une apparente confusion. Il nous faut trouver les clefs de compréhension des nouvelles logiques mondiales qui influencent notre vie afin de mieux maîtriser ces changements inéluctables pour mieux vivre ensemble. La mondialisation qui entraîne la confrontation de différentes cultures et de différentes valeurs chamboule nos certitudes et nous remet en cause. Et c'est bien! Il nous faut nous débarrasser des opinions mais bien renouer avec les idées. Il nous faut innover, penser le monde autrement.
Notre cercle de réflexion se compose de membres de sensibilités, de formations et de profils différents: juriste, avocat, médecin, neurologue, psychiatre, artiste peintre et géographe, cadre, ingénieur, sculpteur, élu, publicitaire, retraité, actif, jeune et moins jeune ... Nos parcours de vie et de profession nous permettent de mettre en commun des approches intellectuelles différentes, de confronter nos points de vue et d'aborder des idées nouvelles. Nous n'avons pas de solutions prêtes à l'emploi mais beaucoup de bonne volonté et foi dans l'avenir de l'humanité. Nicole Anquetil, présidente du Cercle Montesquieu du Mans.
Les adhésions et les contributions sont les bienvenues et seront soumises à la Rédaction.

jeudi 27 juin 2013

LES 6 MOIS DU CERCLE MONTESQUIEU DU MANS III

Marie-Luce Demonet, Montaigne et la Raison d'Etat.19 Mai 2013.

Salle comble au théâtre de l'Acthalia dans la Cité Plantagenêt et un public désormais fidèle à nos rendez-vous.
 
Je relate quelques passages passionnants mais qui mériteraient des approfondissements et des lectures.
Montaigne définit le politique ainsi: c'est ce qui est relatif à la Cité. Au moment des guerres de religion, le terme de politique est utilisé comme un adjectif avec une connotation machiavélienne ( accepter le compromis avec les Protestants). Ce qui est politique n'a plus rien à voir avec la morale.
Montaigne adoptera l'attitude du conciliateur, il aimera rechercher l'art du compromis. Marie-Luce Demonet parle de la Real Politik  pratiquée par Montaigne, ce qui fait qu'il sera toujours recherché pour ses talents de médiateur. Pour cette raison il n'aura qu'une carrière à éclipses, se mettant en retrait par choix. C'est cette même attitude qu'il adoptera en tant que maire de Bordeaux: "ne pas placer son opinion personnelle", "ménager sa volonté"...pour sauver sa peau! "Il faut parfois préférer l'utile à l'honnête"...
Le grand apport de Montaigne est d'avoir séparé le religieux du politique. C'est la modernité apportée par Montaigne.
Une autre approche intéressante de la morale est proposée, autre que celle de la morale religieuse: la morale individuelle. Le rapport à la conscience est posé. Montaigne pose la question de la responsabilité de chacun: qu'aurait-on fait? C'est le lecteur qui va essayer de se mettre à la place de celui qui va décider.
Enfin une dernière idée est abordée: quand le politique se détache du religieux et de la morale chrétienne, il faut qu'il y ait une sacralisation du politique. La sacralité s'est alors reportée sur la personne du Roi qui "guérit" les écrouelles. Le cérémonial existe bien encore...
Marie-Luce Demonet qui fait aujourd'hui un énorme travail de mise en ligne des Essais de Montaigne, parle de la langue utilisée, une langue qui construit la pensée.
 

Une conférencière passionnée  qui a su se mettre à la portée de tous, une universitaire de talent qui nous a tous "emballés" par son érudition et sa simplicité. Une soirée riche grâce aussi à la présence d'un public averti et chaleureux. Nous nous retrouverons fin septembre pour de nouveaux sujets: l'économie sociale et solidaire avec Nicolas Landy puis le chef d'orchestre Claire Gibault qui parlera de la musique et du sacré ainsi que de l'éducation musicale tout au long de la vie. Un très bel été à tous. Nicole Anquetil

 
 
 

jeudi 13 juin 2013

LES 6 MOIS DU CERCLE MONTESQUIEU DU MANS II

CATHERINE LARRERE nous fait réviser Montesquieu, passionnant et stimulant!

Catherine Larrère commence par se poser la question du choix du nom de notre cercle de réflexion et annonce que finalement le nom de Montesquieu est bien choisi parce que le philosophe nous enseigne que s'il ne faut rien espérer des politiques, il ne faut pas complètement désespérer de la politique! Le ton est lancé!
Quelques idées retenues...
La règle d'écriture de Montesquieu: "il ne s'agit  pas de faire lire mais de faire penser". L'énorme culture de Montesquieu et l'apparent "désordre" dans lequel est présenté par exemple l'Esprit des Lois en rendent la lecture difficile. C'est ce qui explique que l'on s'arrête très tôt dans la lecture de l'œuvre et que l'on ne retienne que des maximes ou formules brèves souvent répétées, ce qui donne bonne réputation à l'auteur!
Que peut-on retenir de l'œuvre de Montesquieu aujourd'hui? Montesquieu définit pour la première fois les lois de la société et contribue à la naissance des sciences sociales. Il analyse le fait empirique des choses: ce qui est; on peut ainsi le comparer à Aristote. Sa force est d'avoir discerné l'importance des principes politiques qui dureraient au-delà de la Révolution.
Montesquieu et la Liberté: "la liberté est toujours entre deux extrêmes", il décrit ce que nous ne voulons pas... "la liberté c'est l'absence de crainte". Pas de pensée politique sans le postulat de ce que sont les hommes". Il faut lire Montesquieu avec Machiavel en tête. " Si les hommes étaient bons ensemble, on n'aurait pas besoin de politique..." "Il faut garder espoir..." "Parce que les hommes sont méchants, la loi est obligée de les supposer meilleurs qu'ils ne sont..."
Montesquieu croit à la capacité de stabilité des institutions parce que "dans le fond les hommes sont raisonnables..."
 
 



mercredi 12 juin 2013

LES 6 MOIS DU CERCLE MONTESQUIEU DU MANS

En Février, l'ancien Grand Maître du Grand Orient de France, GUY ARCIZET et la citoyenneté de demain: riche et passionnant!


Quelques idées à approfondir:
  • "Dans un monde et une société qui changent vite, il faut accepter de se lancer dans cette dynamique du changement. On a en chacun de nous, la totalité de la condition humaine."
  • "La République actuelle est en danger, autant pour des raisons économiques que politiques. N'est-on pas face à un vide de l'Etat?"
  • "Il faut continuer à croire à un régime politique dont on sait qu'il ne mène pas au bonheur..."
  • Il y a urgence à penser par nous-mêmes et à remettre l'homme au cœur du politique."
A propos de l'idée d'un salaire universel, deux références intéressantes:
 
 
 
Marie-Claude Blais et la solidarité.

Le 19 Février,  Marie-Claude Blais, professeur d'université à Rouen, définit l'histoire de la solidarité. Elle explique avec passion comment on est passé d'une entre-aide professionnelle à la solidarité prise en charge par les pouvoirs publics. Elle rappelle aussi le contexte de naissance de ce concept en même temps que celle de la sociologie.
La solidarité est liée à la notion d'interdépendance, d'idée de corps social, à la recherche de l'harmonie.
Marie-Claude Blais démontre ensuite comment la solidarité est organisée de façon volontaire et contractuelle. Puis elle met en valeur les contradictions entre la responsabilité individuelle et la solidarité contractuelle: le quasi contrat qui n'a as été signé mais nous oblige à des devoirs en échange de droits. De nombreux responsables d'associations de solidarité et d'entre-aide de la Sarthe interviennent au cours de la conférence. Le Cercle Montesquieu lancera à la rentrée une nouvelle discussion sur la mise œuvre de la solidarité sur le terrain.