PRÉSENTATION

Notre objectif: "réfléchir autrement" au monde dans lequel nous vivons, compte-tenu de la complexité des nouvelles problématiques du monde contemporain et de la société.
Le monde va vite, la vitesse de diffusion des informations révolutionne, perturbe nos modes de pensée et de vie, ce qui crée une apparente confusion. Il nous faut trouver les clefs de compréhension des nouvelles logiques mondiales qui influencent notre vie afin de mieux maîtriser ces changements inéluctables pour mieux vivre ensemble. La mondialisation qui entraîne la confrontation de différentes cultures et de différentes valeurs chamboule nos certitudes et nous remet en cause. Et c'est bien! Il nous faut nous débarrasser des opinions mais bien renouer avec les idées. Il nous faut innover, penser le monde autrement.
Notre cercle de réflexion se compose de membres de sensibilités, de formations et de profils différents: juriste, avocat, médecin, neurologue, psychiatre, artiste peintre et géographe, cadre, ingénieur, sculpteur, élu, publicitaire, retraité, actif, jeune et moins jeune ... Nos parcours de vie et de profession nous permettent de mettre en commun des approches intellectuelles différentes, de confronter nos points de vue et d'aborder des idées nouvelles. Nous n'avons pas de solutions prêtes à l'emploi mais beaucoup de bonne volonté et foi dans l'avenir de l'humanité. Nicole Anquetil, présidente du Cercle Montesquieu du Mans.
Les adhésions et les contributions sont les bienvenues et seront soumises à la Rédaction.

vendredi 30 décembre 2016

LE CERCLE MONTESQUIEU LE MANS 2012 - 2016 ET PLEIN D'ANNEES A VENIR... BONNE ANNEE 2017 A TOUTES ET A TOUS

Les membres du Cercle Montesquieu Le Mans vous souhaitent une belle année 2017, année lumineuse et riche de nouveaux savoirs pour penser librement et autrement le monde. Moins d'idées reçues, moins d'opinions, plus d'idées nouvelles! Osons écouter d'autres approches et formes de pensée, sortons de nos propres savoirs trop bien maîtrisés, la remise en cause de nos belles certitudes est nécessaire.
Nicole Anquetil

 Nicole Anquetil, huile sur toile, 2016

Le bilan des conférences depuis 2012

3 octobre 2012, Jean-Claude Boulard, sénateur-maire du Mans sur «  Les fondements du pouvoir ».

8 février 2013, Guy Arcizet, ancien Grand Maître du Grand Orient de France, «  Quel citoyen pour demain ? Pour quelle démocratie ? ».

19 février 2013, Marie-Claude Blais, philosophe et professeur d’université à Rouen, «  La solidarité ».

29 mars 2013, Catherine Larrère, philosophe et professeur d’Université à Paris, «  Les nouvelles problématiques de l’œuvre de Montesquieu ».

16 mai 2013, Marie-Luce Demonet, professeur de littérature à l’Université de Tours, «  Relecture de Montaigne ».

6 décembre, Claire Gibault, chef d’orchestre et ex-députée européenne, «  Pour une politique de développement culturel, l’éducation artistique tout au long de la vie ».

7 février 2014, Stéphane Tison et Hervé Guillemain, historiens et chercheurs à l’université du Maine, «  Les soldats fous de la guerre ».

14 février 2014, Patrick Berche, doyen de la Faculté de médecine de Paris VII, «  L’émergence des maladies infectieuses et le risque sanitaire ».

23 mai 2014, Marie Barral-Baron, historienne et maître de conférences à l’université de Besançon, «  Erasme, prince des Humanistes ».

10 octobre 2014, Donatienne Duflos de Saint Amand, professeur de philosophie au Mans, «  L’intérêt, une nouvelle manière de penser la relation ».

5 décembre 2014, Docteur Florence Deciron, chef de service du Samu 72, «  La relation soigné-soignant, que reste-t-il d’Hippocrate ? ».

6 mars 2015, Yves Bot, avocat général à la Cour de justice européenne, «  La Cour de justice du Luxembourg et son rôle dans la construction et la vie de l’Union européenne ».

20 mars 2015, Jean-Marie Constant, historien et ancien doyen de l’Université du Maine, «  La mort spectacle : un modèle culturel baroque ».

29 mai 2015, Jean-Christophe Rufin, «  Médecin humaniste, écrivain voyageur, Jean-Christophe Rufin nous livre sa compréhension du monde ». 

5 juin,  Monique Dagnaud, sociologue et professeur d’université à Paris, «  La jeunesse dans l’ère numérique ».

6 novembre 2015, Marc Mayer, docteur en santé publique et professeur à l’Université Libre de Bruxelles, «  Ethique et crémation ».

8 décembre 2015, Sylvie Brunel, géographe et professeur d’université à Paris-Sorbonne, «  COP 21, les vrais enjeux ».

16 décembre 2015, Son Excellence l’ambassadeur Jean-Michel Marlaud, «  A quoi servent les diplomates aujourd’hui, témoignage d’un ambassadeur ».

2 février 2016, Christian Grataloup, géographe et professeur d’université à Paris, «  L’invention des continents et la naissance de la géohistoire ».

11 mai 2016, Catherine Wihtol de Wenden, politologue et professeur à Sciences-Po Paris, «  L’Europe face à la crise de l’accueil des réfugiés ».

3 juin 2016, Gérard Salem, géographe et professeur d’université à Paris, « Géographie de la santé et dynamiques territoriales ».

18 novembre, Emmanuel Hirsch, professeur des Universités, «  Le soin, une valeur républicaine ».

13 janvier 2017, Didier Fassin, anthropologue, sociologue et médecin, professeur à l’EHESS à Paris, «  La critique de la raison punitive ».


 

mercredi 7 décembre 2016

PUNIR. UNE PASSION CONTEMPORAINE. DIDIER FASSIN AU CERCLE MONTESQUIEU LE MANS 13 JANVIER à 18 H 30. CARRE PLANTAGENET


INSCRIPTION A L'ADRESSE SUIVANTE: cercle.montesquieu.lemans@gmail.com

Le sociologue Didier Fassin abordera la question des violences de l’État dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques.

Après des études de médecine, il devient chef de service assistant des Hôpitaux de Paris, spécialisé en médecine interne et maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière au début de l'épidémie du sida. Un séjour à Calcutta, où il travaille comme médecin en charge de mouroir, l'expose à la double réalité de l'inégalité et de la différence culturelle, réorientant sa carrière d'abord vers la santé publique puis vers les sciences sociales.
Titulaire d'un master d'épidémiologie et de santé publique, il enseigne ces deux disciplines à la faculté de médecine de l'université Pierre et Marie Curie. C'est au Sénégal, dans le cadre d'un programme de l'Institut de recherche pour le développement qu'il conduit de 1984 à 1986 sa première étude anthropologique, qui porte sur les relations entre thérapeutes et malades en milieu urbian, ce qui constituera la base de sa thèse de doctorat.
Il s’intéresse ensuite de façon croissante aux questions morales et politiques posées par la prise en charge de personnes confrontées à des situations de précarité ou de domination. S'appuyant sur de longues enquêtes de terrain, il consacre ses recherches à la fois au développement de logiques compassionnelles et de pratiques humanitaires mais aussi au déploiement des politiques répressives à travers la police, la justice et la prison.
Professeur de sociologie à l'université de Paris Nord en 1997, puis directeur d'études en anthropologie politique et morale à l’École des hautes études en sciences sociales en 1999. Il est depuis 2010 professeur invité à l'université de Princeton, professeur honoraire à l'université de Hong Kong en 2013. En 2016, il reçoit du roi de Suède la médaille d'or de la Société suédoise d'anthropologie et de géographie décernée tous les trois ans à un anthropologue.
Ses activités citoyennes sont nombreuses. Il a fondé en 1996 l'Unité Villermé pour les malades sans protection sociale ou titre de séjour à l'hôpital Avicenne de Bobigny. En 2006 après avoir été administrateur de Médecins sans frontières il devient président du Comede, Comité pour la santé des exilés.
C'est donc très tôt que Didier Fassin se démarque des deux grandes approches françaises de la médecine et de la maladie, l'ethnomédecine et l'anthropologie de la maladie. Il s'efforce plutôt de saisir les dimensions politiques de la santé, les disparités en matière de soins, les rapports de pouvoir autour de la médecine, les interprétations ordinaires de la maladie.
Elargissant sa recherche à la question de la vie dans les sociétés contemporaines, Didier Fassin réévalue les concepts de biopouvoir et de biopolitique proposés par Michel Foucault. Il met en valeur la reconnaissance de la vie comme un bien suprême et les politiques de la vie qui révèlent comment on traite les humains.
Son dernier ouvrage à paraître en 2017: "Punir. Une passion contemporaine", Paris: Seuil.

dimanche 20 novembre 2016

LE PROGRAMME POUR LE PREMIER SEMESTRE DE 2017



Vendredi 13 janvier, le professeur Didier FASSIN interviendra sur " Liberté, pénalité et violence de l'Etat".

Vendredi 17 mars, le professeur Rémy POIGNAULT nous présentera: "L'Antiquité revisitée par Marguerite Yourcenar.

"LA REPUBLIQUE DES VULNERABLES EST BELLE"... OUEST FRANCE 20 NOVEMBRE 2016

Les membres du Cercle Montesquieu et du groupe éthique prêts à accueillir un peu plus de 200 personnes dans la grande salle du Conseil municipal des Quinconces.






Les grands témoins et le débat avec Emmanuel Hirsch
De gauche à droite: Docteur Sophie Fournier, médecin généraliste au Mans; Docteur Graziella Chantepie-Lhôpiteau, médecin de soins palliatifs, chef de pôle au CHM; Monsieur Gilles Paumier, représentant des usagers au CHM, membre du groupe éthique de l'EPSM de la Sarthe; Docteur Jean-Michel Alemany, médecin généraliste au Mans et représentant du Conseil de l'Ordre des médecins de la Sarthe; Professeur Gilles Guy, professeur émérite de neurochirurgie à la Faculté de médecine d'Angers; Madame Françoise Rouillard, représentante de l'UNAFAM ( Union Nationale de Familles et Amis de personnes malades ou handicapées psychiques) et membre du groupe éthique de l'EPSM de la Sarthe.



Le docteur Florence Deciron présentant Emmanuel Hirsch.
 
 

vendredi 11 novembre 2016

CONFERENCE D'EMMANUEL HIRSCH VENDREDI 18 NOVEMBRE A 18 H 30 QUINCONCES DES JACOBINS

La conférence du professeur Emmanuel Hirsch commencera à 18 heures 30 dans la grande salle des Quinconces. Il y de très nombreux inscrits, ce dont nous nous réjouissons. En conséquence, merci de venir en avance afin que nous puissions procéder à l'émargement des personnes inscrites et respecter les horaires.

Quinconces des Jacobins, parking souterrain, Tram 2, arrêt: Jacobins-Quinconces.

Le professeur Hirsch dédicacera ses derniers ouvrages à la fin de la conférence.

Des " grands témoins" que vous découvrirez le 18 novembre, apporteront leur contribution à la suite des propos d'Emmanuel Hirsch.

C'est le docteur Florence Deciron, chef de service du SAMU72, directrice du groupe éthique de l'Hôpital du Mans et membre du cercle Montesquieu, qui présentera  Emmanuel Hirsch.



 

vendredi 28 octobre 2016

UNE NOUVELLE PUBLICATION DU PROFESSEUR EMMANUEL HIRSCH: MORT PAR SEDATION. UNE NOUVELLE ETHIQUE DU "BIEN MOURIR"?

Le professeur Emmanuel Hirsch vient de publier un nouvel ouvrage sur la fin de vie: Mort par sédation. Une nouvelle éthique du " bien mourir"?. Ed, Erès, 2016.
Il reste encore quelques places pour sa conférence sur "Le soin, une valeur de la république", 18 novembre à 18 heures 30 aux Quinconces des Jacobins. Inscription obligatoire: cercle.montesquieu.lemans@gmail.com




Article du Figarovox/Tribune lors de la parution de ce dernier ouvrage 

FIGAROVOX/TRIBUNE – A l’ occasion de la Journée mondiale des soins palliatifs, des professionnels et des membres d'associations lancent l'initiative « Repenser ensemble les soins palliatifs ». Le professeur Emmanuel Hirsch en décrypte les enjeux.


Professeur d'Éthique médicale à la faculté de Médecine de l'Université Paris-Saclay, Emmanuel Hirsch est directeur de l'Espace national de réflexion éthique sur les maladies neuro-dégénératives. Il vient de publier Le soin, une valeur de la République (éd. Les Belles Lettres, 2016) et Mort par sédation. Une nouvelle éthique du «bien mourir»? (éd. Érès, 2016).


Dans l'intimité du soin, en institution ou au domicile, des professionnels et des membres d'associations défendent avec humilité, au nom de valeurs démocratiques, une conception de la dignité humaine. Cette démarche rend possible un cheminement jusqu'aux confins de la mort, là où l'humanité d'une sollicitude est plus attendue que la rigidité de postures dogmatiques.
Les pionniers du mouvement français des soins palliatifs ont su inventer la position juste entre des extrêmes.
Dans les années 1980, les pionniers du mouvement français des soins palliatifs ont su inventer la position juste entre des extrêmes: l'abandon, l'obstination déraisonnable ou alors la pose, souvent subreptice, du «cocktail lithique», euphémisme pour dissimuler le recours à euthanasie. Aujourd'hui, la pratique légalisée d'une «assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité» substitue au «cocktail lithique» la sédation profonde et continue. Trente années plus tard, le bilan du développement chaotique des soins palliatifs en France apparaît contrasté pour ne pas dire péjoratif, plus précaire que jamais au regard d'une vision de la mort anticipée et librement choisie, selon des protocoles ayant pour fin d'abréger les souffrances et d'abolir le temps ultime de la séparation.
La Commission de réflexion sur la fin de vie dresse un tableau critique des mentalités, des carences et des dysfonctionnements qui limitent aujourd'hui l'accès à ces soins.
Dans son rapport de décembre 2012, la Commission de réflexion sur la fin de vie en France dresse un tableau critique des mentalités, des carences et des dysfonctionnements qui limitent aujourd'hui l'accès à ces soins. Respecter la personne malade, la reconnaître dans ses droits c'est pourtant lui permettre de bénéficier en société, auprès de ses proches et dans un environnement bienveillant, de la continuité d'un parcours de soin personnalisé, concerté, pertinent et adapté. Il n'aura jamais été autant discuté du droit des personnes malades en fin de vie alors que le contexte organisationnel du système de santé précarise les conditions mêmes d'exercice d'un soin considéré au mieux avec compassion.
Les soins palliatifs nous éclairent sur les enjeux d'une médecine appelée à plus de discernement, de retenue et d'humilité.
Les soins palliatifs nous éclairent sur les enjeux d'une médecine appelée à plus de discernement, de retenue et d'humilité. Ils incitent à se focaliser moins sur la mort à venir que sur les conditions de la vie, fût-elle ténue et fragile, qui la précède encore. Ils se situent à contre-courant des mentalités davantage éprises de scores, de performances et d'efficience que soucieuses d'attention témoignée aux vulnérabilités humaines face à la souffrance et à la finitude.
Les fondateurs des soins palliatifs ont su, hier, penser, renouveler et diffuser une éthique des pratiques soignantes privilégiant une «approche globale de la personne», respectueuse de son autonomie et attentive à ses préférences. Ils ont permis l'émergence d'une conception de l'accompagnement dans le contexte d'une société sécularisée, au moment où la mort s'est médicalisée, intervenant dans près de 70 % des circonstances au sein d'une institution.
La loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie confronte les acteurs du mouvement des soins palliatifs à de nouveaux défis.
La loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie confronte les acteurs du mouvement des soins palliatifs à de nouveaux défis, dès lors qu'il leur faut repenser le fondement de leurs missions au regard des dispositions légales qui bouleversent les pratiques. Entre directives anticipées opposables et mise en œuvre de la sédation profonde et continue, qu'en est-il d'un projet de soin ayant pour visée de créer les conditions d'un cheminement porteur de sens jusqu'au terme de l'existence? Lorsque la proposition de loi a été discutée en 2015, les responsables de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) ont estimé préférable de cautionner le processus législatif plutôt que de dénoncer ses conséquences pernicieuses possibles, au motif qu'un compromis même équivoque éviterait, cette fois encore, la légalisation de l'euthanasie. Nombre de membres de la SFAP ne se sont toutefois pas reconnus dans cette concession préjudiciable aux valeurs qu'ils s'efforçaient de défendre dans un contexte souvent hostile. Ils redoutaient les ambivalences d'un texte de loi ambigu, approximatif et insatisfaisant, au point de créer des situations conflictuelles au sein des équipes et de susciter des demandes de «sédation terminale» qui disqualifieraient le sens même de leurs missions.
Les unités de soins palliatifs deviendront à court terme des unités de soins sédatifs !
Cette démarche novatrice, pluraliste, sensible à l'esprit du soin, apparaît aujourd'hui fragilisée tant par les médecins qui n'en saisissent plus la signification et la pertinence, que par les partisans de l'assistance médicalisée pour «une mort dans la dignité et la liberté», impatients d'une loi qui autorisera enfin, de manière explicite, l'euthanasie. Les unités de soins palliatifs deviendront à court terme des unités de soins sédatifs!
Pour que demain chacun puisse exercer le libre-choix entre soins palliatifs et euthanasie, encore est-il nécessaire que l'on puisse dépasser les affrontements idéologiques désormais vains.
Il ne convient plus aujourd'hui de s'opposer aux dispositions d'une loi voulue par le président de la République et notre représentation nationale. Pour que demain chacun puisse exercer le libre-choix proposé entre soins palliatifs et euthanasie, encore est-il nécessaire que l'on puisse dépasser les affrontements idéologiques désormais vains. Les soins palliatifs apparaissent cependant pauvres d'un discours audible dans le débat public, au regard de l'argumentation mieux élaborée et plus immédiate du «droit de mourir dans la dignité». Rares sont les personnalités publiques et les intellectuels associés à leur démarche, ce qui est significatif d'un enclavement regrettable. Ils ne sont pas encore parvenus à transmettre un message public suffisamment clair qui permette de véritablement comprendre la signification de pratiques qui suscitent dès lors les controverses. Du reste, elles apparaissent parfois discutables dans des positionnements dogmatiques affirmées de manière péremptoire. Il s'avère donc urgent de prendre en compte le constat d'un cumul d'insuffisances, d'approximations et d'incompréhensions, voire d'une carence dans la définition d'une stratégie explicite et cohérente, à la hauteur d'enjeux qui sembleraient justifier une refondation des soins palliatifs.
Nombre de professionnels et de membres d'associations engagés dans la démarche palliative en référence aux valeurs fortes de la vie démocratiques, aspirent à repenser l'exercice d'un soin voué à l'intérêt et aux droits des personnes malades et en fin de vie. Ils estiment nécessaire d'organiser une concertation attendue, ouverte à la diversité des points de vue, qui puisse porter un projet digne des missions qu'ils assument au quotidien. La pérennité du mouvement des soins palliatifs et plus encore sa légitimité tiennent selon eux à cette exigence de réflexion partagée, de renouveau pour ne pas dire de réinvention. Certains d'entre eux ont ainsi souhaité lancer l'initiative «Repenser ensemble les soins palliatifs» dans le cadre de l'Espace éthique de la région Île-de-France, à l'occasion de la Journée mondiale 2016 des soins palliatifs.

samedi 10 septembre 2016

LE PROFESSEUR EMMANUEL HIRSCH AU CERCLE MONTESQUIEU VENDREDI 18 NOVEMBRE 2016:" LE SOIN, UNE VALEUR DE LA REPUBLIQUE".

En partenariat avec le Groupe Éthique de l'Hôpital du Mans et sa directrice, le Docteur Florence Deciron-Debieuvre, chef de service du SAMU72, le Cercle Montesquieu reçoit le professeur Emmanuel HIRSCH.  




Emmanuel Hirsch est Professeur des Universités,  Directeur de l'Espace régional de réflexion éthique Ile-de-France, de l'Espace national de réflexion éthique MND, et du Département de recherche en éthique, Université Paris Sud. Il vient de publier un  ouvrage, objet de sa conférence: "Le soin, une valeur de la République". Ce thème essentiel se situe au cœur de nos travaux.


 




Vient de paraître aux éditions Les belles Lettres : Le Soin, une valeur de la République, Emmanuel Hirsch.

« Ce texte témoigne d’un engagement dans le contexte politique présent et pose, au cœur de notre démocratie, les valeurs indispensables du soin et de l’accompagnement. La « refondation de notre République » doit en reconnaître la signification, les enjeux et l’urgence.

J’ai rédigé la conclusion de ce livre un an après les attentats de janvier 2015, à proximité d’un des lieux parisiens qui venaient d’être frappés par les terroristes – les restaurants Le Petit Cambodge et Le Carillon– situé au bout de la rue Bichat qui longe l’hôpital Saint-Louis. Là où est installé l’Espace de réflexion éthique d’Île-de-France. Je saisis le caractère dérisoire, voire inconséquent et inconsistant, de ce que pourrait être une réflexion portant sur les valeurs démocratiques au regard de cette tragédie humaine. Mais je comprends également qu’il est comme un devoir de contribuer à cette mobilisation nécessaire – chacun à sa place et en fonction de ce qu’il peut –, faute de quoi les prudences excessives ou les renoncements au nom de prétextes irrecevables signifieraient que nous consentons à la barbarie. C’est l’enseignement que je tire de ce qui m’a été transmis dans mon histoire familiale, du message si précieux dont nous sommes personnellement comptables, confié par les personnes qui ont su trouver le sens et le courage d’une résistance face à l’innommable. Mais cette compréhension de la responsabilité assumée et partagée tient pour beaucoup à cette aventure humaine que je poursuis depuis des années auprès de ceux qui défendent et soignent l’autre. Ils témoignent, au nom de la cité, d’un inconditionnel souci de son existence et, au-delà, d’un indéfectible attachement aux valeurs qui inspirent et obligent notre idée de la démocratie.

Certains parmi nous demeurent ainsi présents et disponibles dans l’hospitalité, cette expression d’une bienveillance qui jamais ne renonce à l’affirmation et à la défense des principes d’humanité. Je ne connais pas le langage qui exprime en vérité l’hommage qu’il conviendrait de leur rendre. Au nom de ceux qu’ils soutiennent avec compétence, en situation de crise ou après, lorsqu’il convient d’accompagner, de leurs mots fragiles et de leurs gestes parfois incertains, par cette présence invulnérable aux tentations d’abandon ou de renoncement, ils portent, dans l’exigence d’actes dignes et courageux, assumés comme leur devoir personnel, le témoignage d’une humanité qui permet de croire en l’humain, y compris face à l’inhumanité.

Aux avant-postes d’un engagement parfois à mains nues, dans la proximité d’une rencontre qui expose à la vulnérabilité et à la misère de l’autre, ces vigiles de notre démocratie préservent ce lien à la vie qui menace de rompre lorsque la barbarie, sous quelque forme qu’elle se manifeste, risque d’anéantir notre exigence de dignité. Ils demeurent présents à une attente dont ils savent qu’elle excède ce qu’ils peuvent, mais ne peuvent pas déserter alors que tant d’autres ont abdiqué, ne serait-ce que pour éviter une confrontation qu’ils refusent ou bien dont ils renoncent à reconnaître le sens des valeurs et des engagements qu’elle nous impose. »

Inscription obligatoire dès réception du carton d'invitation par mail. La conférence se déroulera dans la grande salle des Quinconces.

cercle.montesquieu.lemans@gmail.com