PRÉSENTATION

Notre objectif: "réfléchir autrement" au monde dans lequel nous vivons, compte-tenu de la complexité des nouvelles problématiques du monde contemporain et de la société.
Le monde va vite, la vitesse de diffusion des informations révolutionne, perturbe nos modes de pensée et de vie, ce qui crée une apparente confusion. Il nous faut trouver les clefs de compréhension des nouvelles logiques mondiales qui influencent notre vie afin de mieux maîtriser ces changements inéluctables pour mieux vivre ensemble. La mondialisation qui entraîne la confrontation de différentes cultures et de différentes valeurs chamboule nos certitudes et nous remet en cause. Et c'est bien! Il nous faut nous débarrasser des opinions mais bien renouer avec les idées. Il nous faut innover, penser le monde autrement.
Notre cercle de réflexion se compose de membres de sensibilités, de formations et de profils différents: juriste, avocat, médecin, neurologue, psychiatre, artiste peintre et géographe, cadre, ingénieur, sculpteur, élu, publicitaire, retraité, actif, jeune et moins jeune ... Nos parcours de vie et de profession nous permettent de mettre en commun des approches intellectuelles différentes, de confronter nos points de vue et d'aborder des idées nouvelles. Nous n'avons pas de solutions prêtes à l'emploi mais beaucoup de bonne volonté et foi dans l'avenir de l'humanité. Nicole Anquetil, présidente du Cercle Montesquieu du Mans.
Les adhésions et les contributions sont les bienvenues et seront soumises à la Rédaction.

mardi 12 mars 2024

"Les mots de l'actualité", conférence animée par Madame Langage, Jeanne Bordeau, vendredi 22 mars 2024.

 


 





Vernissage de la nouvelle collection de tableaux " 2023" la veille de la conférence à Paris





REVUE DE PRESSE

"LES ECHOS"

La chronique. Jeanne Bordeau.

Les mots de 2022

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Paru dans l’édition du jeudi 24 novembre 2022 

« Les mots, portrait d’une année » 

Si « réinventer » est le verbe fétiche du Président, chaque année les mots composent un nouveau canevas qui tisse la mémoire de nos pensées et émotions.
La « guerre » est le mot marquant de 2022. Le 24 février, la guerre est en Europe. Une litanie de mots sombres accompagne cette nouvelle frappante. « Déplacés, pénuries, restrictions, réquisitions” fondent une cohorte lexicale peu habituelle. 

« Guerre de l’énergie », « dérèglements climatiques », nous impose « la sobriété énergétique ».
Les protestations virulentes des « écolos radicaux » nous engagent à « décarboner », de nombreux labels vertueux essaient de rassurer le consommateur, mais « stocamine », « solvants toxiques » nous rappellent des erreurs qui ne pourront s’effacer ! 

« Le feu » lui fut le mot de l’été. Nous avons contemplé des « brasiers », des « méga- feux. « La canicule », « la sécheresse » et « la guerre de l’eau » entrent dans nos vies. Bien sûr, les verbes « réparer » et « restaurer » essaient de contrebalancer ces dégâts. On sait qu’il sera dur de « réduire », « d’économiser », verbes pourtant favoris des politiques. 

Quant au « pouvoir d’achat », il est à la une un jour sur deux. « Inflation », « dette » aussi. « Hausses spectaculaires » devient une expression familière !
Malgré la « planification écologique » annoncée par Madame Borne et « la Cop 27 », on se sait plus où respirer, ni quoi consommer, même si les marques scandent à l’envi le mot « authenticité » et « raison d’être ». 


Aujourd'hui en France, Dimanche

Dimanche 31 décembre 2023 N° 8074

SOCIÉTÉ ACTU 13

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Chaque année, de nouveaux mots font leur apparition dans le dictionnaire, comme « complosphère », « mégabassine » ou « multivers », après un usage répété dans les médias et le langage courant.

Ces mots qui ont marqué 2023

Les mots ne nous ont pas épargnés, cette année. Après le Covid, voilà notre monde qui s’enlise et se divise dans les guerres, l’incertitude climatique et économique.

Bérangère Lepetit

IL Y A DES MOTS qui répa- rent, d’autres qui claquent et qui divisent. Une fois encore, nous avons demandé à des spécialistes en sémantique ce qu’ils ont retenu de notre vocabulaire en 2023, et le constat est saisissant. Après trois années de pandémie marquées par l’irruption dans nos vies d’un vocabulaire médical, scientifique, nous voilà installés durablement dans un autre champ lexical, celui de la guerre et du chaos.

« Les mots deviennent une poudrière. Chaque terme peut être mal interprété, entraîner une réaction vio- lente. Pour avoir une valeur, notamment sur les réseaux sociaux, un mot doit avoir une forte portée émotionnelle. Tout devient épidermique », estime Delphine Jouenne, spécialiste de sémantique et autrice d’« Un bien grand mot : les Mots de l’année revus et corrigés » (Éd. Enderby). Heureusement, même dans le désordre le plus grave, l’espoir peut renaî- tre. Allez, on y croit.

nAbaya
Elle a inondé le débat public en septembre lorsqu’il a été question de l’interdire dans les établissements scolaires français. Il y avait le burkini au début des années 2000, voilà désormais l’abaya. À chaque

fois, le débat revient. Il est question d’un vêtement qui couvrirait le corps des fem- mes, le tiendrait éloigné du regard masculin.

« C’est toujours une tenue, l’expression d’une culture, d’un comportement. Cela peut sembler anodin, mais ça ne l’est pas ! Aujourd’hui, on parle d’ailleurs de réintrodui- re l’uniforme à l’école », expli- que Jeanne Bordeau, linguiste et artiste. Année après année depuis seize ans, elle collec- tionne et trie les mots. Celui- ci figure en bonne place de son palmarès 2023.

nBordélisation
« Les mots du début d’année laissent parfois percevoir le climat des mois suivant », relève malicieusement Del- phine Jouenne dans son livre « Un bien grand mot ». Elle ne croit pas si bien dire.

Rappelez-vous : c’était dans les colonnes du « Parisien » le 28 janvier dernier. À la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre la réfor- me des retraites, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darma- nin, parlait cash, accusant dans une interview la Nupes de « bordéliser le pays ». Il prononcera à nouveau le mot quelques jours plus tard lors d’un déplacement à Marseille (Bouches-du-Rhône). « La bordélisation, je pense qu’on la constate encore ce matin en commission (de l’Assem-

blée nationale) », lâche-t-il alors. Y a-t-il repensé en décembre lors des débats à l’Assemblée autour de la loi sur l’immigration ?

nIntelligence artificielle ou IA
Il faudra aussi s’en souvenir. L’année 2023, c’est celle de ChatGPT, ce drôle d’énergu- mène qui fait désormais par- tie de nos métiers, de nos vies, pour le meilleur et pour le pire. Voilà désormais venue l’ère de l’intelligence artificiel- le, ou IA, mangée à toutes les sauces, servie dans tous les domaines. Assistante de pen- sée, coach, traducteur, tri- cheur, l’IA, c’est un peu tout cela à la fois.

« Même si, pour certains, cela semble vertigineux et effrayant ! On est à l’adoles- cence de toutes ces décou- vertes. Un nouveau monde est là », s’enthousiasme Jean- ne Bordeau.

nPogrom
On le pensait relégué dans les heures les plus sombres de nos manuels d’histoire. Il réapparaît. C’est en tout cas le mot d’origine russe utilisé par la rabbine et écrivaine Del- phine Horvilleur pour quali- fier les violences perpétrées par le Hamas, après les atta- ques contre Israël, le 7 octo- bre : « Un véritable pogrom. »

« Le mot est dérivé du ver- be gromit qui signifie tonner,

saccager, piller, dérivé de grom, le tonnerre », rappelle Delphine Jouenne, qui l’a sélectionné. Le mot, introduit en français, a pris par exten- sion le sens de « soulèvement meurtrier avec pillage suscité par le racisme ». En l’occur- rence, par l’antisémitisme, cet autre mot dont les occurren- ces ont été innombrables ces derniers mois.

nShrinkflation
L’inflation, cette hausse globa- le des prix, c’est déjà du passé, tout a commencé en 2022. Aujourd’hui, notre bonne vieille inflation revêt des for- mes de plus en plus mas- quées et sophistiquées. Les industriels rivalisent d’ingé- niosité pour mieux duper le consommateur. À la fin du mois d’août, sur un plateau de France 2, même le ministre de l’Économie et des Finan-

ces, Bruno Le Maire, s’en est ému : « La shrinkflation est une arnaque. » « Le mot vient du verbe anglais to shrink qui signifie rapetisser et se traduit en français par le terme rédu- flation ». Grosso modo, vous l’aurez compris : on en a moins, et c’est plus cher.

nTransitionner
Le verbe, un néologisme, est apparu dans les médias au moment de la COP28, orga- nisée du jeudi 30 novembre au mercredi 13 décembre à Dubaï, dans les Émirats ara- bes unis. « Il signifie que la transition écologique com- mence à être prise en comp- te », souligne Jeanne Bordeau.

Faut-il en déduire que les États vont passer à l’action ? Dans leur accord final, les pays signataires se sont en tout cas mis d’accord pour la première fois sur leur objectif,

d’ici à 2050, de « transition- ner hors des énergies fossi- les ». À ne pas confondre avec une autre transition, utilisée à propos d’une personne trans et qui consiste à subir un changement d’apparence ou d’expression de genre.

nUltras
En 2022, tout était « méga ». Qu’en est-il en 2023 ? Les années passent, mais les pré- fixes restent. « Ils sont tou- jours autant à la mode », lance Jeanne Bordeau qui les col- lecte minutieusement. Sauf que notre affixe de l’année, « ultra », n’est pas très joyeux, car souvent associé à l’idée de violence, d’extrémisme politi- que. Dans « le Parisien », il a été utilisé pour intituler un édito, « Ultraviolence », le 20 novembre après la mort de Thomas, un jeune homme de 16 ans lors d’une fête de village à Crépol (Drôme).

On s’en sert aussi beau- coup ces dernières semaines pour évoquer l’ultradroite, ces groupuscules de la fachos- phère qui étendent leur influence de Lille (Nord) à Lyon (Rhône-Alpes) ou Bor- deaux (Gironde). L’ultra serait plus violente que l’extrême. Parfois, aussi, elle évoque la richesse. « On parle dans les journaux des ultra-riches, mais en 2023 on a vu aussi apparaître les giga-riches », s’amuse Jeanne Bordeau. Où cela va-t-il donc s’arrêter ?

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L’intelligence artificielle est devenue l’alliée des devoirs des élèves.

LP/OLIVIER ARANDEL


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