Un public nombreux et passionné par la présentation de la recherche des deux historiens de l'Université du Maine sur les "Soldats fous de la Grande Guerre". "La guerre est terminée pour l'Histoire mais elle n'est pas finie pour moi", dira un Poilu de 14-18.
Stéphane Tison, spécialiste de la guerre de 14-18 et Hervé Guillemain, spécialiste de l'histoire de la psychiatrie en France expliquent tout d'abord les objectifs de leurs recherches puis les méthodes. Ils analyseront les dossiers de 370 patients des hôpitaux psychiatriques et asiles du Mans, de Mayenne et d'Alençon, les pièces militaires, les écrits des patients et de leur famille et les dossiers médicaux des internés.
Ils rappellent les débats intéressants de l'époque entre les médecins sur le statut des malades, débats sur la simulation, sur les antécédents médicaux.
La grande question est posée: la guerre rend-elle fou? Les questionnements sont passionnants sur les nouvelles formes de combat et d'armement mais aussi sur l'hérédité, ce que l'on appelait alors la "dégénérescence. La Grande Guerre remet en question un certain nombre de thèses antérieures.
Des questions posées en conclusion sur la revendication du droit des soldats, sur le régime des pensions créé en 1919, sur les soldats pensionnés pour "folie" ( pensions supprimées en 1930).
Une conférence riche par les interrogations sur la guerre et le devoir de mémoire, riche aussi par les questions posées par le public.
De quoi donner envie de lire les ouvrages de Stéphane Tison et Hervé Guillemain et de suivre leurs travaux.
Stéphane Tison a fait des recherches sur les monuments aux morts de la Sarthe et du Mans, monuments paroissiaux et civils: une histoire de l'architecture de la mémoire que chacun peut parcourir lors des journées du patrimoine.
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