PRÉSENTATION

Notre objectif: "réfléchir autrement" au monde dans lequel nous vivons, compte-tenu de la complexité des nouvelles problématiques du monde contemporain et de la société.
Le monde va vite, la vitesse de diffusion des informations révolutionne, perturbe nos modes de pensée et de vie, ce qui crée une apparente confusion. Il nous faut trouver les clefs de compréhension des nouvelles logiques mondiales qui influencent notre vie afin de mieux maîtriser ces changements inéluctables pour mieux vivre ensemble. La mondialisation qui entraîne la confrontation de différentes cultures et de différentes valeurs chamboule nos certitudes et nous remet en cause. Et c'est bien! Il nous faut nous débarrasser des opinions mais bien renouer avec les idées. Il nous faut innover, penser le monde autrement.
Notre cercle de réflexion se compose de membres de sensibilités, de formations et de profils différents: juriste, avocat, médecin, neurologue, psychiatre, artiste peintre et géographe, cadre, ingénieur, sculpteur, élu, publicitaire, retraité, actif, jeune et moins jeune ... Nos parcours de vie et de profession nous permettent de mettre en commun des approches intellectuelles différentes, de confronter nos points de vue et d'aborder des idées nouvelles. Nous n'avons pas de solutions prêtes à l'emploi mais beaucoup de bonne volonté et foi dans l'avenir de l'humanité. Nicole Anquetil, présidente du Cercle Montesquieu du Mans.
Les adhésions et les contributions sont les bienvenues et seront soumises à la Rédaction.

vendredi 4 avril 2025

Agriculture et alimentation: enjeux et perspectives... suite de la conférence et en attendant les documents de Sylvie GRANGER

 


Les problématiques du sujet et les remerciements aux intervenants


AGRICULTURE ET ALIMENTATION    2 AVRIL  2025

 

Merci à Mme Sylvie Granger pour sa venue au Mans et merci à Isabelle Nebot-Houssaye, membre du Cercle, agronome et amie de Sylvie Granger qui nous a permis d’organiser cette nouvelle conférence sur un gros sujet d’actualité et sujet d’une grande complexité. 

 Je salue la présence de 


-     M. Erwan de la FouchardièreLes Fermiers de Loué, filière avicole, bravo pour vos poussins qui ont remporté un beau succès au Salon de l’Agriculture, vous produisez beaucoup, vous exportez beaucoup et nous importons beaucoup. La France est-elle autosuffisante ? 

-      M. Michel Serpin, Coopérative d’insertion en agriculture paysanne, cela nous permettra d’avoir une autre vision sur qui sont ces nouveaux agriculteurs en reconversion professionnelle et pourquoi ce choix de l’agriculture paysanne. 

-      Alexandre Vove, vétérinaire bétail, élément déterminant de la sécurité alimentaire dans un contexte croissant de zoonoses. Sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire. Le gouvernement a défini cette problématique comme : Intérêt fondamental de la Nation. Autant de notions à définir.

-      Franck Champion, lauréat au Concours général option « agroécologie » au dernier Salon de l’agriculture. Peut-on changer le mode de la production et nourrir le monde, nourrir les Français en toute indépendance et sécurité ?

-      Léonard Prunier regrette de ne pas être avec nous ce soir, la Maison Prunier a reçu encore 16 médailles au salon de l’agriculture. 

-      Jean-François Devins, France Nature Environnement Sarthe. 

-      Agnès Besnard, maire-adjointe à la culture.

-      Merci à Mme Véronique Rivron, vice-présidente du Conseil départemental, de m’avoir communiqué la liste des membres de la Chambre d’agriculture et de celle des lauréats au dernier Salon.

-      J’ai invité des représentants de la Grande distribution, ils ont tout de suite dit non, nous allons encore en avoir plein la tête ! 

-      Y-a-t-il des agriculteurs ou agricultrices dans la salle ?Oui 1. 

-      Je salue aussi la participation des étudiants de la prépa HEC du lycée Touchard. 

 

La revue «  Esprit » a traité en novembre dernier le sujet sous le titre du malentendu agricole

1 On accuse les agriculteurs d’utiliser un modèle agricole productiviste né dans les années 60 qui a fait de la France un champion agricole, et on reproche aux agriculteurs ce modèle qui détériore l’environnement et notre santé, par l’utilisation des produits chimiques, par l’industrialisation de la terre, par la destruction des paysages ruraux façonnés par les mêmes paysans au fil des siècles. Agri bashing.

Mais les agriculteurs eux-mêmes, surtout les jeunes sont dans le désarroi « L’agriculteur est réduit à une fonction de pilotage d’un ensemble de machines, de processus informatisés ». Les produits comme les animaux élevés sont des objets. Et dans le même temps le vote de la Loi d’orientation agricole remet en cause certaines directives de protection de l’environnement. 

2 Malentendu social : le modèle productiviste a réduit drastiquement le nombre des agriculteurs, 6 % des actifs, 1,34 % de la population française, 6 millions en 1940, 4 millions en 1960, 300 000 aujourd’hui. On peut reposer aujourd’hui la question chère à Henri Mendras (1967) : est-ce la fin des paysans ? Une masse d’agriculteurs âgés qui ne vivent plus de leur travail de l’agriculture raisonnée et une minorité dans l’agro-industrie. 

3 Malentendu des consommateurs que nous sommes, pris entre l’envie de consommer des produits locaux et de saison et d’origine française, ce qui prouve que dans notre imaginaire nous sommes très attachés à la paysannerie et au monde agricole mais cela ne nous empêche pas d’acheter de plus en plus de produits transformés voire importés. C’est pourquoi nous sommes tolérants face aux colères paysannes, de même lors des manifestations les pouvoirs publics n’utilisent pas les mêmes méthodes utilisées contre les gilets jaunes ou le soulèvement de la terre. Il y a une sorte de compassion face au désarroi des agriculteurs qui travaillent difficilement et qui ne vivent plus correctement de leur travail. Relire Jérôme Fourquet. 

Les gouvernements louvoient entre toutes ces contradictions dans un contexte mondial économique et géopolitique très complexe, louvoient entre préservation de l’environnement et adaptation aux contraintes de la production tout comme l’UE prise entre environnement et lobbies agricoles. 

Aujourd’hui nous sommes face à une question politique marquée par la progression du vote de l’extrême-droite depuis au moins 20 ans. 

 

Nicole Anquetil, 2 avril 2025.