Les problématiques du sujet et les remerciements aux intervenants
AGRICULTURE ET ALIMENTATION 2 AVRIL 2025
Merci à Mme Sylvie Granger pour sa venue au Mans et merci à Isabelle Nebot-Houssaye, membre du Cercle, agronome et amie de Sylvie Granger qui nous a permis d’organiser cette nouvelle conférence sur un gros sujet d’actualité et sujet d’une grande complexité.
- M. Erwan de la Fouchardière, Les Fermiers de Loué, filière avicole, bravo pour vos poussins qui ont remporté un beau succès au Salon de l’Agriculture, vous produisez beaucoup, vous exportez beaucoup et nous importons beaucoup. La France est-elle autosuffisante ?
- M. Michel Serpin, Coopérative d’insertion en agriculture paysanne, cela nous permettra d’avoir une autre vision sur qui sont ces nouveaux agriculteurs en reconversion professionnelle et pourquoi ce choix de l’agriculture paysanne.
- Alexandre Vove, vétérinaire bétail, élément déterminant de la sécurité alimentaire dans un contexte croissant de zoonoses. Sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire. Le gouvernement a défini cette problématique comme : Intérêt fondamental de la Nation. Autant de notions à définir.
- Franck Champion, lauréat au Concours général option « agroécologie » au dernier Salon de l’agriculture. Peut-on changer le mode de la production et nourrir le monde, nourrir les Français en toute indépendance et sécurité ?
- Léonard Prunier regrette de ne pas être avec nous ce soir, la Maison Prunier a reçu encore 16 médailles au salon de l’agriculture.
- Jean-François Devins, France Nature Environnement Sarthe.
- Agnès Besnard, maire-adjointe à la culture.
- Merci à Mme Véronique Rivron, vice-présidente du Conseil départemental, de m’avoir communiqué la liste des membres de la Chambre d’agriculture et de celle des lauréats au dernier Salon.
- J’ai invité des représentants de la Grande distribution, ils ont tout de suite dit non, nous allons encore en avoir plein la tête !
- Y-a-t-il des agriculteurs ou agricultrices dans la salle ?Oui 1.
- Je salue aussi la participation des étudiants de la prépa HEC du lycée Touchard.
La revue « Esprit » a traité en novembre dernier le sujet sous le titre du malentendu agricole.
1 On accuse les agriculteurs d’utiliser un modèle agricole productiviste né dans les années 60 qui a fait de la France un champion agricole, et on reproche aux agriculteurs ce modèle qui détériore l’environnement et notre santé, par l’utilisation des produits chimiques, par l’industrialisation de la terre, par la destruction des paysages ruraux façonnés par les mêmes paysans au fil des siècles. Agri bashing.
Mais les agriculteurs eux-mêmes, surtout les jeunes sont dans le désarroi « L’agriculteur est réduit à une fonction de pilotage d’un ensemble de machines, de processus informatisés ». Les produits comme les animaux élevés sont des objets. Et dans le même temps le vote de la Loi d’orientation agricole remet en cause certaines directives de protection de l’environnement.
2 Malentendu social : le modèle productiviste a réduit drastiquement le nombre des agriculteurs, 6 % des actifs, 1,34 % de la population française, 6 millions en 1940, 4 millions en 1960, 300 000 aujourd’hui. On peut reposer aujourd’hui la question chère à Henri Mendras (1967) : est-ce la fin des paysans ? Une masse d’agriculteurs âgés qui ne vivent plus de leur travail de l’agriculture raisonnée et une minorité dans l’agro-industrie.
3 Malentendu des consommateurs que nous sommes, pris entre l’envie de consommer des produits locaux et de saison et d’origine française, ce qui prouve que dans notre imaginaire nous sommes très attachés à la paysannerie et au monde agricole mais cela ne nous empêche pas d’acheter de plus en plus de produits transformés voire importés. C’est pourquoi nous sommes tolérants face aux colères paysannes, de même lors des manifestations les pouvoirs publics n’utilisent pas les mêmes méthodes utilisées contre les gilets jaunes ou le soulèvement de la terre. Il y a une sorte de compassion face au désarroi des agriculteurs qui travaillent difficilement et qui ne vivent plus correctement de leur travail. Relire Jérôme Fourquet.
Les gouvernements louvoient entre toutes ces contradictions dans un contexte mondial économique et géopolitique très complexe, louvoient entre préservation de l’environnement et adaptation aux contraintes de la production tout comme l’UE prise entre environnement et lobbies agricoles.
Aujourd’hui nous sommes face à une question politique marquée par la progression du vote de l’extrême-droite depuis au moins 20 ans.
Nicole Anquetil, 2 avril 2025.